Comment dire? J'avais des principes mais ce n'était pas pour autant que j'étais le genre de femmes à se priver des petits plaisirs de la vie. Au contraire. J'aimais profiter de temps en temps. Le plaisir charnel en faisait partis, vous vous en doutez bien. Je n'avais pas de relation sérieuse actuellement et je n'allais pas rester sagement à la maison sans profiter de la vie un minimum en attendant que le Prince Charmant ne me tombe dessus. Alors oui, parfois, je profiter d'une nuit simple et sans problème en compagnie d'un étranger. Ce soir-là ne fit pas exception. J'étais allé manger dehors, n'ayant pas très envie de cuisiner puisque je venais de passer une journée assez longue et fatigante. Entre le travail et les cours, c'était parfois difficile. M'étant faite draguer par un homme des plus attirants, je n'avais pas su résister à la tentation et nous étions finalement allés chez lui. Peu m'importait comment était son appartement, je n'étais pas là pour l'appartement en lui même mais plutôt pour passer une nuit de folie avec l'homme qui y vivait. Rien de plus, rien de moins. Après tout ça, j'étais partis. C'était sans doute un peu simplet, peut-être même que ce comportement allait vous faire penser que je n'étais qu'une - excusez moi le terme - salop* mais je ne le connaissais pas et ça ne semblait pas le gêner que je parte aussi rapidement. J'étais, et lui aussi sans aucun doute possible, encore loin d'imaginer que ça ne serait pas la dernière fois que je le verrais...

Bip! Bip! Bip! Fichu réveil! Je sortis ma main de sous les draps pour éteindre le réveil qui ne cessait de sonner. Il était déjà l'heure? Sérieusement? J'étais fatiguée et je ne mis que quelques secondes avant de me rendormir. Les bras de Morphée étaient décidément très tentants. Ce fut alors que j'entendis un "Miaou!", son qui brisa le rêve que je venais d'entamer. Je soupirai et ouvris les yeux pour me retrouver face à face avec la boule de poils qu'était Luciole. « J'ai compris Luciole, tu as faim. J'arrive. » Le chat se frotta doucement contre moi et me chatouilla ce qui me fit rire doucement. Je relevai les yeux et en voyant l'heure, je me levai d'un bond. « Merde! Jsuis en retard! » J'allais être en retard à mon premier cours de la journée si je ne bougeais pas maintenant. Je me levai, allai dans la cuisine pour faire à manger au chat, lui donnai quelques caresses avant d'aller rapidement sous la douche. Je m'habillai tout aussi vite, enfilant en quatrième vitesse un jean et un débardeur. Je mis des chaussures ainsi qu'une petite veste, me coiffai et me maquillai rapidement avant d'attraper mon sac. Je redonnai quelques caresses à Luciole. « A tout' à l'heure Luciole! » Je pris mes clés, quittai mon appartement que je fermai bien entendu à double tours. Direction la fac! J'arrivai finalement à l'heure, quelques minutes à peine avant le professeur.

Je m'installai au deuxième rang, sans trop savoir pourquoi. Je n'étais pas spécialement le genre à me mettre tout derrière mais je ne me mettais pas forcément tout devant non plus. En même temps, j'étais encore tellement dans le jazz que je n'avais tout simplement pas dû faire attention à où je m'asseyais. C'était mon premier cours de cette matière, c'était une option que j'avais choisis. Le professeur entra sans que je ne fasse attention. Il se mit à son bureau et je finis par lever mes yeux vers lui. Et merde... C'était pas ma journée ou quoi? Il avait fallu que le dernier type avec lequel j'ai couché soit mon prof?! Sérieusement?! C'était une blague?! Parce que c'était vraiment pas drôle! Je rougis légèrement et baissai le regard. Je sentais que ça allait être très gênant. Le cours commença et je décidai de rester discrète autant qu'il m'était possible de l'être. Le cours se termina. Allait-il me faire rester ou préférait-il que l'on s'ignore? J'ignorais laquelle des deux solutions me plaisait le plus. S'ignorer faciliterait les choses du fait que nous n'aurions pas besoin d'en parler mais dans un autre sens... Un poids continuerait tout de même à quelque peu peser entre nous et mon option allait durer au minimum un semestre. Or, un semestre pouvait s'avérer très long dans un cas comme ça... Je décidai que s'il ne me demandait pas de rester, je resterais moi-même pour que l'on parle...

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Alors c'était ça? J'avais déjà la poisse dans toutes mes relations amoureuses, c'était pas suffisant? Il fallait aussi que j'ai la poisse avec mes coups d'un soir? Normalement, si on appelle ça un coup d'un soir, c'est parce qu'on a pas l'intention de se revoir, n'est-ce-pas? Alors pourquoi avait-il fallu que je choisisse celui qui allait être l'un de mes profs à la fac pendant au minimum un semestre? Pourquoi? Je ne l'avais pas fait exprès, je ne le savais pas. C'était la première fois que j'allais assister à ce cours et lui était visiblement bien loin de s'imaginer un truc pareil, tout comme moi. Alors lorsque je m'étais retrouvée face à lui dans l'amphithéâtre, j'avais été gênée. Et même si ça me gênait tout autant d'aller lui parler de ça comme ça, à la fin du cours, je n'avais pas réellement trop le choix. Il fallait que l'on crève l'abcès et qu'importait ce que ça devrait nous coûter. Mais nous devions en parler. Il me salua mais je sentais bien que ça le dérangeait, qu'il n'était pas à l'aise. Je souris doucement, attendant discrètement que le dernier élève ne sorte pour m'approcher un peu du bureau. Il alla fermer la porte de l'amphi puis s'adossa contre. Il me demanda si j'étais bien rentrée la veille. Je souris doucement en hochant la tête et en lui répondant simplement: « Oui, je suis bien rentrée. Merci... De demander... » Génial. Je faisais vraiment pas mieux que lui. En même temps, comment devions-nous nous comporte au juste?

« Tu étudies ici donc ? Et quand je dis étudier, je dis, genre, tout le semestre, hein ? » Je ris doucement. Et bien oui, tout le semestre. Je pouvais toujours changer rapidement d'option si vraiment mais c'était la seule qui m'avait plu et ce premier cours m'avait bien intéressée. Alors pourquoi changerais-je? Je suppose que nous devrons faire avec ce qu'il s'était passé. « Je devais avoir l’air un peu coincé pour mon premier cours non ? Je ressemblait à quoi, un pingouin, un canard, tu peux dire vas-y … » Je me mis à rire doucement: « Non, non, tu étais très bien... Et... C'était très intéressant aussi. J'ai beaucoup aimé ton cours... » Au fait, devais-je le tutoyer ou le vouvoyer? Excellente question à laquelle je n'avais pour le moment aucune réponse. Cela viendrait peut-être plus tard. « Non mais le truc en fait c’est que je m’attendais vraiment pas à te voir ici … » J'hochai la tête. Moi non plus, je ne m'y attendais pas.

Je laissai passer quelques secondes avant de soupirer légèrement puis je me mis à le regarder en souriant doucement, pour reprendre la parole: « Écoutes, je... J'ai pas l'intention de dire ce qu'il s'est passé entre nous à qui que ce soit... Ça a été le hasard et ce qui est arrivé est arrivé, on ne pourra rien n'y changer. Mais je voudrais juste que tu saches que tu n'as rien à craindre, ça restera entre toi et moi... J'ai pas l'intention de t'attirer des ennuis... » Je savais très bien quels dégâts ça pourrait causer si j'en parlais. Des dégâts qui pourraient s'avérer irréversibles. Et je n'avais vraiment pas l'intention de lui faire du mal, de m’immiscer dans sa carrière. Ce qui était arrivé n'était que le fruit du hasard. Certes, peut-être un mauvais hasard, mais c'était comme ça. Quoi que, je ne regrettais pas ce qu'on avait fait. C'était une très bonne soirée, on s'était amusé et voila. Je ne regrettais pas. Même si aujourd'hui j'étais non seulement face à un type avec lequel j'avais adoré coucher, mais aussi face à celui qui allait être mon professeur, au moins pour un temps...

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C'était une situation des plus délicates. Comment réagir lorsque notre prof était l'homme avec lequel on avait couché la veille? Franchement, vous feriez quoi vous? Certaines personnes partiraient sûrement en courant, demanderait soit à changer de prof soit à changer d'option. Et moi, qu'est-ce-que je faisais? Je fonçais en plein dans le tas. En même temps, j'avais eu besoin de lui dire qu'il n'avait rien à craindre de moi, que je ne dirais jamais rien à personne. « Non parce que j’avais légèrement l’impression d’assommer l’ensemble de la population estudiantine présente. Et je ne voudrais surtout pas ressembler à ces profs à la con qui n’aiment que s’écouter parler au détriment de leur matière. » Je ris doucement. Je le trouvais impliqué dans son métier et je crois que ça devenait tellement rare que j'appréciais ça. Il était jeune professeur après tout, c'était peut-être pour ça. Il avait encore la passion d'enseigner et voulait vraiment nous apprendre des trucs. Je trouvais ça génial. "Ton cours était parfait." Je lui souriais. Il faisait le tour de l'amphi et nous devions parler un peu plus fort. J'espérais qu'on ne nous entendrait pas à partir du couloir. « Tu restes donc tous le semestre … Mais c’est jute une option pour toi il me semble ? C’est dommage. Vu que ça t’intéresse. Des fois je vois des étudiants … tout ce qu’ils connaissent de la littérature anglaise c’est ce qu’ils en ont vu du Cercles des poètes disparus. Note, faut bien commencer quelque part. Tu étudies quoi exactement ? » Je ris doucement. J’avais l’impression qu’il était nerveux. Et je trouvais ça vraiment adorable. « Les langues étrangères. J’étudie les langues étrangères. » Voila que moi-même je me mettais à m’emmêler doucement les pinceaux. Je l’observais. Il était tout de même drôlement sexy, même à la lueur du jour. Je comprenais pourquoi je n’avais pas résisté bien longtemps avant d’aller chez lui. Il me demanda si je ne connaissais pas une bonne librairie et m’expliqua pourquoi.  Je souris. Devais-je lui proposer de l’y accompagner? Je commençais à me demander si c’était une bonne idée. Et puis… Mince… Au pire, il deviendrait un ami, ou quelque chose comme ça et au pire… Au pire je lui montrerais la librairie et plus rien. « Hum… T’as encore un cours à donner? Je peux t’y conduire, si tu veux ? Ou… On peut se rejoindre après tes cours et je te guiderais là-bas… » J’étais sérieuse. Oui oui, je lui proposais vraiment de le guider là-bas. Puis, en riant doucement, je ne pus m’empêcher de lui dire : « Et je sais que la situation est étrange mais détends toi. Je te promets de pas te mordre. » Sauf s’il aimait ça… Rah, chut Charlie ! Pas ce genre de pensées s’il te plait ! C’était pas bien…

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