Alexis avait travaillé sur un nouveau projet comme souvent pour pouvoir commencer ses recherches. Il se sentait bien dans son appartement seul. C'était fou comme une relation où il ne vivait pas avec l'autre pouvait faire du bien. Avec son précédent échec il était un peu moins enclin a en avoir. Et comme son éditeur était un fan des personnes à l'heure il se devait d'avoir tout a jour et cela lui avait coûté sa dernière petite amie. Il ne voulait plus y repenser et se dirigeait donc vers la bibliothèque pour trouver des renseignements sur les insectes et autres petites choses. Il voulait encore plus de réalisme et de terreur dans ce livre, a moins qu'il cherchait a tuer un peu le temps avant de se réinstaller devant sa machine à écrire. Tout cela n'était plus que suppositions car il entrait dans le lieu des connaissances. Et comme si le passé ne voulait pas lâcher prise il retomba sur une personne qu'il aurait préféré ne plus revoir. Charlie, la fille avec laquelle tout s'était mal fini, la jeune femme qui fut sa première petite amie et la dernière avec qui il partagea vraiment tout.

"- Excusez-moi je n'avais pas fait attention."

Il ne faisait même pas l'effort de montrer qu'il la connaissait. Il avait encore le goût amer de leur cohabitation dans la bouche et ne souhaitait pas une énième dispute. Ils ne savaient plus se parler. Il l'observait sans dire plus, attendant presque la première attaque qui n'allait pas tarder si elle n'avait pas changée. Cela lui fait repenser au voyage de deux semaines à Tahiti qu'il avait organisé pour rien quand il était avec elle pour fêter la fin du livre et profiter de leur couple. Cela aussi il ne le faisait plus. Alexis avait pas vraiment changé. Sauf peut-être qu'il fuyait plus facilement certaines conversations. Comme maintenant où il cherchait où aller se planquer pour ne plus la voir.

Alexis n'avait fait aucun effort pour Charlie. Il en avait fait pour tout arrangé. Mais rien ne s'était passé comme il l'aurait souhaité et les crises continuaient tout le temps. Il l'avait regardée partir en silence. Sans la retenir, sans lui donner non plus l'enveloppe contenant les billets d'avions ... Il avait juste tout laisser en place. Aucun remboursement non plus. L'annulation aurait été beaucoup trop tardive. Est-ce que leur relation s'était tellement mal passée.

"- Oui. Je préfère le silence aux reproches perpétuels. Je ne pouvais rien faire sans que cela vire à la dispute avant. Je suis seulement déçu que tu ne m'avais pas laisser la chance que je te demandais, ces deux petites semaines. Cela n'a plus d'importance. En tout cas j'espère que tu vas bien."

Il était là pour travailler surtout et non pas de tenter de recoller des morceaux d'une relation qui serait à nouveau vouée à l'échec. Il se sentait vraiment pas à l'aise avec l'idée de reprendre quelque chose avec Charlie, malgré le fait qu'il l'aimait vraiment. Maintenant une autre femme avait une place dans son coeur, Lexie.

Alexis avait laissé couler ce qu'il avait sur le coeur. Il n'avait pas envie de vivre dans le passé et voulait aller de l'avant mais avec elle il y avait eu trop de non dits pour qu'ils puissent le faire sans parler. C'était dur de faire un tel constat car il avait envie de tout oublier, que ce passé ne soit qu'un souvenir lointain. En tout cas ils étaient là, face à face, parlant du passé avec aigreur. Elle s'excusait certes mais il se sentait mal, car il aurait voulu cette seconde chance, même après, mais il n'a jamais réussi à retourner vers elle, la voir, lui demander de revenir ... Non il était resté au loin. Et il avait envie de s'en excuser.

"- Je suis désolé de ne pas avoir réussi a revenir te voir. J'ai vraiment voulu revenir mais j'avais toujours peur que tu me reproche de ne pas t'accorder assez de temps. Je voulais qu'on parte deux semaines à Tahiti. Tu es partie la veille de la surprise. C'est idiot mais j'étais heureux avec toi, malgré toutes ses disputes. J'aurais juste voulu que tu comprenne les efforts que je faisais pour que lors de tes vacances je n'ai plus a prendre des heures pour travailler. Même si je rencontre une autre fille, rien ne changera le fait que tu es la première que j'ai aimé. Et que je t'ai aimé tellement que tu étais la première personne à connaitre mon véritable métier."

Parfois il avait envie de retenter de coller les morceaux. Mais maintenant il y avait Lexie. C'était trop tard.

Alexis se sentait libéré du passé maintenant. Il avait fait le deuil de cette histoire chaotique et malgré parfois l'envie de retenter quelque chose il ne se sentait plus l'envie de le faire. Il avait envie d'aller de l'avant et loin d'elle. C'était un moment crucial qui venait de se dérouler et les excuses de la demoiselle ne le touchait plus vraiment car il avait arrêter de lui en vouloir quand il avait rencontré Lexie. Il avait juste besoin de lui dire qu'il n'avait pas été aussi négligeant que cela, et s'il ne lui avait pas courut après, tenté de la retenir mais c'était trop tard. Elle avait attaqué son art et cela était pire que tout pour l'homme qu'il était. Il la regardait parler, s'excuser. Il savait qu'elle était franche pourtant il se sentait plus vraiment à sa place à l'écouter demander pardon.

"- C'est fini aujourd'hui. Il n'y a plus rien à pardonner maintenant. Tu voulais savoir pourquoi je t'ignorais maintenant tu le sais. Je ne dis pas que je vais redevenir un super ami avec toi, mais je tenterais de moins t'ignorer. Cela je pense suffira à une entente cordiale sans aucun risque. Le monde tourne, les gens changent et le passé se fige dans l'aura des souvenirs. Notre histoire fait aujourd'hui partie du passé. Cette conversation nous a permis de dire ce qui était resté en suspens. Je dois aller faire quelques recherches pour le travail ..."

Il ne savait pas trop s'il fallait continuer la conversation ou pas. que dire à une personne qu'on a quitté dans la violence ? Tout était dit aujourd'hui. Il se sentait libre et elle le devrait aussi. Avancer était le meilleur remède.

Alexis n'avait plus rien a dire à Charlie, il se sentait libre d'aller au loin. Pourtant il était resté à sa place tout en disant qu'il devait aller faire des recherches comme s'il s'attendait à être stoppé, comme s'il voulait se raccrocher à quelque chose. Enfin il ne savait pas lui-même pourquoi il ne s'était pas déjà éloigné. Peut-être est-ce simplement car il avait besoin d'entendre quelque chose de la part de la demoiselle. Une chose qu'elle seule pourrait dire. Et arriva une parole qui valait cette attente, la reconnaissance de son travail. Elle reconnaissait enfin qu'il était doué. C'était un grand plaisir de s'entendre dire cela. Ce n'était pas du narcissisme, mais quand on s'était fait lâché à cause d'un stupide bouquin, que l'autre reconnaisse qu'en réalité il a du talent c'était plaisant. Mais il ne fallait pas penser qu'il allait pour autant retourner la voir. Trop de mal, de douleurs ... Mais c'était le passé.

"- Tu connais mon adresse si tu veux un jour venir ... Je t'ouvrirais la porte."

Il restait une personne assez gentille en apparence. Mais il ne fallait pas confondre avec un imbécile. Il s'éloigna pour aller travailler sur son prochain projet.