Demain est un autre jour- Lorelei

**David Hawkins**

Demain c'est le grand jour. Pour la première fois je vais avoir un vrai travail, enfin, pour la première fois j'aurai un travail tout court. Rien de bien glorieux et pour tout dire je ne suis vraiment pas enchanté ni pressé d'être demain. Ce n'est pas le stress ou l'appréhension, non, loin de là. Seulement, lorsque j'aurai commencé ce travail une page se sera tournée. Une page longue de 24 ans. 24 ans de liberté où tout ce que je voulais m'était offert sur un plateau d'argent. Enfin, je parle de liberté, mais au fond si on creuse un peu, j'étais plus le parasite collé au compte en banque de mon père. Mais à cette époque j'étais son parasite préféré.
Ce qui me rend le plus fou, c'est qu'au jour d'aujourd'hui, je subis simplement les caprices de mon maudit paternel. Je me souviens encore de la dernière phrase qu'il m'a dite avant de me racrocher au nez et de me couper les vivres : " Je ne veux plus entretenir et participer à la vie que tu mènes. Ne me rappele pas avant d'être devenu un homme." Mouais, il me semble qu'à 24 ans on est un homme non ? Ca lui passera, j'en suis certains.

Quoi qu'il en soit, en attendant je me suis fais à l'idée que demain je serai un vendeur vivant dans un studio miteux. Mais avant de commencer la vie de monsieur tout le monde je tiens à m'offrir une dernière beuverie en solitaire. Une beuverie qui a commencé il y a exactement trente minutes et deux bières déjà au compteur. Il n'est encore que trois heures de l'après-midi et je ne compte pas rentrer dans mon studio ce soir. Le temps risque d'être long...

Je poussa un soupir avant de lever le bras pour appelé la serveuse qui passait et commander une autre bière. Elle débarrassa ma table et m'offrit un de ces sourires hypocrites que toutes les serveuses savent si bien faire.

Le soleil tappait fort sur cette terrasse, ce qui poussa la plupart des clients à consommer leurs boissons à l'intérieur. C'était un mal pour un bien, je pouvais boire en paix sans subir le regard pesant de ses étrangers. Comme si ils n'avaient jamais vu quelqu'un boire quelques verres l'après-midi.

La serveuse prenait un temps fou pour m'apporter cette bière. Je sortis donc mon paquet de cigarettes afin de m'en allumer une pour passer le temps. Je tâta mes poches et impossible de trouver mon maudit briquet. Comme quoi la chance ne m'accompagne pas ces derniers temps. En relevant la tête je croisa le regard d'une jeune femme brune à l'air familier mais sans plus. Je lui esquissa un petit sourire avant de poser la question qui pourrait résoudre mon problème crucial du moment.
- Excusez-moi, vous n'auriez pas un briquet par hasard ?-

**Invité** Invité

Dimanche merveilleux jour que le dimanche, pas de magasin à ouvrir et pas de gens pressés dans les rues. Le dimanche reposait Lorelei, d'habitude elle aimait rester dans son appartement en pyjama à regarder la télévision, mais là, elle n'était plus à New-York et elle avait envie de voir un peu la ville que sa mère avait connue. Elle était donc dans ce café à 15h00 précise en train de boire une tasse de thé. Car il était bien trop tôt pour que la jeune femme boive quelque chose qui contenait de l'alcool.

Elle buvait tranquillement sa tasse de thé quand elle remarqua un jeune homme blond, il lui semblait familier. Cependant, elle ne se rappelait plus exactement où elle l'avait vu, elle ne pouvait pas détourner le regard de cet inconnu qui lui faisait face à l'autre table. Il était en train de chercher quelques choses dans sa poche, puis il se leva et se dirigea droit sur elle.

Elle regarda aux alentours mais, il n'y avait presque personne dans le café à cette heure, alors elle se rendit compte que c'était bien vers elle qu'il se dirigeait. Il lui demanda si elle n'avait pas un briquet.

- Je suis désolée, mais je ne fume pas, lui dit-elle en le regardant. Et vous devriez éviter de le faire, c'est mauvais pour la santé vous savez ?, lui demanda-t-elle en continuant de le regarder.

Lorelei ne voulait pas paraître moralisatrice, mais elle n'aimait pas trop les fumeurs. A l'université beaucoup de jeune gens fumaient, comme sa colocataire et ça l'indisposer vraiment de rentrer dans un endroit qui sentait le tabac froid.

**David Hawkins**

En entendant la réponse de la jeune femme, je ne pu m'empêcher de laisser échapper un petit rire suivit d'un sourire au coin. Me voila dans une petite ville où rien ne se passe, peuplée de moralisateurs. Mais au fond la réaction un peu carré voir coincée de la jeune femme m'amusa plus qu'elle m'agaça.
Je récupéra la chaise sur laquelle j'étais assis pour la déposer à la table de la jolie brune tout en lui demandant la permission.
- Je peux ?-
Question quelque peu inutile puisque je m'étais déjà installé en face de la femme.
- Pour répondre à votre question, oui je suis au courant. Mais à ma décharge, je ne fume pas pour me foutre en l'air, mais pour passer le temps. Maintenant que vous êtes là, plus besoin de briquet !- Mon ton n'était pas moqueur, mais il laissait échapper un très léger sarcasme, et mes yeux pétillants de malices me trahissaient déjà.
A présent assis en face de l'inconnue les traits de son joli visage me semblaient encore plus familier. Mais bien sûr ce n'était pas possible que je la connaisse. Je n'avais encore rencontré personne d'intéressant dans cette ville, donc si je la connaissais ce n'était pas d'ici.
- Au faite je m'appelle David, et vous ?- J'allais lui tendre la main pour lui serrer la sienne quand la serveuse revient avec ma bière et la posa au centre de la table, me coupant dans mon élan. Décidement elle n'était pas un exemple aimabilité. Je regarda la serveuse s'éloigné, tout en me disant qu'elle n'était peut être pas aimable, mais elle compensait autrement...
- Elles sont toutes aussi désagréables les serveuses ici ?- dis-je en entamant ma troisième bière.
Je ne pouvais cessé de regarder cette inconnue en me disant que c'était quand même étrange. Sa voix me rappelait aussi quelque chose. Non ce n'est pas quelque chose d'important, mais si j'ai déjà rencontré cette personne ailleurs, c'est que sûrement elle doit comprendre la torture que c'est de vivre dans une ville comme celle -ci.
- Je suis désolé de vous le demander comme ça, mais vous me semblez familiaire, et je suis sûr que je ne vous aie pas encore vu dans cette ville ! Vous habitez ici ?-

**Invité** Invité

Le jeune homme récupéra une chaise sur laquelle, il était assis auparavant et vint la déposer à la table de Lorelei en lui demandant toute fois la permission. Cependant il n'écouta pas la réponse vu qu'il s'installa à la table ce qui lui rappela vaguement quelque chose concernant l'inconnu. Il lui dit que pour répondre à sa question, il était au courant que la cigarette était néfaste pour la santé, mais qu'à sa décharge, il ne fumait que pour passer son temps et non pour mourir plus vite. Car maintenant qu'elle était là, il n'avait plus besoin du briquet.

*Quelle arrogance*, songea-t-elle en regardant le jeune homme. *Mais où ais-je pu le rencontrer ?*, se demanda-elle en ne le quittant pas des yeux.

Lorelei écarquilla légèrement les yeux quand elle se souvint d'où elle avait vu le jeune homme. Elle se souvenait de lui, de la façon dont il c'était installé près de son amie, il y a de cela 2 ou peut-être 3 ans. Il avait l'air un peu plus mature, cependant il agissait toujours de la même manière. A cette époque Lorelei faisait tout pour passer son doctorat le plus rapidement possible, ce qui n'avait bien sûr pas marché vu qu'elle ne l'avait obtenu qu'à ses 30 ans. Toutefois ses amies voyant qu'elle travaillait un peu trop, l'avait emmenée dans un pub qu'elle fréquentait régulièrement lorsqu'elle sortait encore.

Elle aimait ce pub, c'était le seul endroit où elle connaissait le patron et quasiment toutes les serveuses. A chaque fois qu'elle y entrait elle avait droit à son bonjour et à sa boisson préférée s'en qu'elle n'ait besoin de la commander. Oui, pour Lorelei c'était vraiment agréable d'aller boire un verre au Mclarren's pub. Mais depuis que ce jeune homme y avait mis les pieds tout avait changé ce soir-là. Il avait dragué une de ses amies et quand elle refusa ses avances il l'a poussa légèrement pour s'asseoir près d'elle sur la banquette. L'amie de Lorelei l'averti que son petit ami allait arriver d'un instant à l'autre, cependant le jeune homme poursuivit la discussion devenant de plus en plus lourd.

Au bout de dix minutes, le petit ami arriva agrippa le jeune homme par sa veste et le fit tomber par terre. Lorelei ne suivit pas tout, mais une bagarre s'en suivit et ils furent tous mis à la porte de l'établissement en ayant plus jamais le droit d'y remettre les pieds. Alors imaginé un peu la rancœur que la jeune femme pouvait ressentir pour le jeune homme qui venait juste de s'asseoir face à elle.

Il poursuivit la conversation en lui disant qu'il se nommait David et il lui demanda comment elle s'appelait. Lorelei n'allait pas se montrer désagréable ce n'était pas dans son caractère donc, elle lui répondit sur un ton aimable :

- Lorelei.

Puis, elle bue une gorgée de son thé en regardant partout sauf le jeune homme qui était face à elle.
Le jeune homme lui demanda ensuite si toutes les serveuses étaient aussi désagréables que celles qui servaient ici.

*Peut-être qu'elle sait ce que tu as fait !*, se dit-elle en plissant légèrement les yeux.

Il est vrai que la jeune femme n'était pas très douée avec les objets, les marches d'escaliers ou encore tout ce qui était électronique, mais elle l'était encore moins avec les sentiments de colères. Lorelei ne savait pas comment réagir quand elle était en colère vis-à-vis de quelqu'un, elle ne pouvait s'empêcher de se demander si la personne n'avait pas de remord.

Le jeune homme lui dit ensuite en s'excusant qu'elle lui semblait familière mais qu'il était certain de ne l'avoir jamais vu dans cette ville. Il lui demanda si elle habitait ici.

- Je ne vis pas ici depuis longtemps, je viens d'emménager, lui dit-elle en reposant sa tasse sur la table. Et vous ?, lui demanda-t-elle pour être vraiment sur que c'était lui.

**David Hawkins**

Lorelei, elle s'appelait Lorelei. Je fronça les sourcils, comme je le fais depuis toujours lorsque je réfléchis, afin de songer à ce prénom. Décidemment il ne me disait rien. Pourtant elle si !
Elle avait le regard fuillant et semblait chercher quelque chose qui serait assez intéressant pour y fixer le regard et éviter de croiser le mien. Soit elle était très timide et elle ne se sentait pas à l'aise en ma compagnie, soit elle devait elle aussi avoir cette même drole d'impression que j'ai eu en la voyant. On s'était déjà vu, mais sûrement pas présentés puisque son nom m'était totalement étrangé.

Lorsque la jeune femme me dit qu'elle venait d'emménager, cela attisa ma curiosité. C'était fort probable que l'on se soit croisés à Boston ou à New York. Ce sont de grandes villes et je fréquentais assez souvent les bars. Contrairement à ce café, ils étaient remplis et on y faisait souvent de nombreuses rencontres. Certes, pas toujours positives. Bah oui, forcément avec quelques verres dans le nez les gens deviennent forcément plus....comment dirais-je ? Expressif ! On va dire que c'est le bon mot pour qualifier leur attitude. Et quelques fois il m'est arrivé de me retrouver dans quelques litiges. La plupart du temps je ne les avais pas provoqués. Certaines personnes ne savent pas se tenir lorsqu'ils boivent; et parce qu'ils souffrent d'un petit complexe ou qu'ils sont un peu trop possessifs avec leur copine ils déclenchent la troisième guerre mondiale contre un inconnu. Je ne suis pas du genre à déclencher la bagarre, mais je ne vais pas partir quand ca devient un peu trop électrique. M'enfin, la plupart du temps on s'amusait bien. On finissait la soirée un peu éméchés avec des inconnus et des inconnues, c'était d'ailleurs ça qui était le plus intéressant.

En me souvenant de la vie nocturne de New-York je ne pu m'empêcher de sourire. J'adorais cette ville, j'avais, à cette époque, l'impression d'être éternel. Rien ne pouvait m'abattre. Tout était à ma portée. Je crois que je n'ai jamais autant été aimé et détesté qu'à cette période de ma vie. Si je pouvais revenir en arrière et tout revivre sans changer, je le ferais sans hésiter. Quoique, je changerais peut-être la soirée où ma copine était venue nous prendre en "flagrant délits" de beuverie et qu'elle m'a largué devant tout le monde comme une vieille...chaussette....Non ça, ça m'avait bien marqué et j'avais très peu apprécier mon linge sale en publique..

Tout en reprenant mes esprits je répondis à la brune.
- Je viens tout juste d'arriver. Mais j'ai pas l'intention de m'enraciner dans ce trou. En attendant je fête l'enterrement dans mon ancienne vie de newyorkais !- Sur ces derniers mots je leva ma bière en signe de "santé" puis bu quelques gorgées avant de la reposer sur la table tout en laissant échapper un soupir.
-On risque pas de s'amuser autant dans cette ville là... au fait, tu habitais où avant? On se tutoie hein c'est plus facile !

**Invité** Invité

Demain est un, autre jour

Le jeune homme lui dit qu'il venait tout juste d'arriver en ville. Cependant, il n'avait pas l'intention de s'enraciner dans "ce trou" comme il lui dit. Et qu'en attendant, il fêtait l'enterrement de son ancienne vie de newyorkais. A cet instant, Lorelei aurait voulu lui jeter sa tasse de thé à la figure seulement, il était encore trop chaud pour qu'elle puisse le faire sans que le jeune homme ne reparte avec des brûlures. Elle se contenta donc de la serrer entre ses mains en reportant son attention vers le jeune homme face à elle.

Il leva son verre et lui fit un signe de "santé" puis il en bu une gorgée avant de reposer son verre sur la table. Le jeune homme lui dit qu'ils ne risquaient pas de s'amuser autant dans cette ville-là. Le blond lui demanda dans qu'elle ville, elle habitait avant, et lui dit que ce serait plus facile s'ils se tutoyaient maintenant.

- Ce que vous pouvez être…, non, ce que tu peux être prétentieux, tu te croyais tout permis déjà à New-York, mais ici c'est une petite ville agréable ou les gens sont aimables et polis entre eux… Ce qui est loin d'être ton cas, lui dit-elle sur un ton froid.

Elle sortit un porte-monnaie de son sac déposa 10 dollars sur la table avant de se prendre son sac et de se lever.

- Je ne suis pas une femme qui se langui des jeune-hommes, alors si tu n'as rien de mieux à faire en cette journée, rentre chez toi jouer aux jeux vidéos !, lui dit-elle avant de se retourner et de marcher en direction de la sortie.

Lorelei tremblait de la tête aux pieds avant elle n'aurait jamais osé parler à un homme comme elle venait de le faire pourtant qu'est-ce que ça lui avait fait du bien.

**David Hawkins**

La réaction de Lorelei me troubla plutôt pas mal. C'était donc à New-York qu'on s'était vu et en voyant la rage de la brunette, je n'avais pas du faire particulièrement bonne impression. La jeune femme débitait tellement vite ce qu'elle avait à me dire que j'avais du mal à tout en emmagasiner. Elle remettait en cause ma politesse alors que je ne m'étais jamais vraiment mal conduit. Oui, c'est vrai je ne passe pas par quatre chemin, mais en aucun cas j'ai été lourd ou insultant.

Lorsque la brune se leva en ayant l'intention de partir, je l'imita et lui agrippa le bras pour l'en empêcher.
- Hey calme toi ! Attends ! Qu'est ce que je t'ai fais ! Si je t'ai offensé ça ne date surement pas d'aujourd'hui. Alors au lieu de tout me débaler comme ça expliques toi !-
En voyant que je tenais Lorelei, une des serveuse intervint dans un but plus préventif qu'autre chose. Je leva les yeux au ciel tout en poussa un soupir puis lacha doucement le bras de la brune, mais je pris la précaution de garder mes yeux bien fixés sur elle. J'avais l'impression que si je la lachais du regard elle se volatiliserait. Oui c'était une impression complètement stupide, mais par précaution je posa mon solde sur la table, prêt à suivre la femme.

-Je veux juste savoir quel est ton problème. Et je tiens juste à te dire que si j'avais voulu te draguer, je m'y serais pris autrement.T'es pas mon genre, je n'attends pas de toi que tu te languisses- Oui c'est gamin comme réaction, et oui, je ne peux pas nier que si on met à part le coté moralisateur et coincé de Lorelei, ce n'est pas une femme repoussante, loin de là. Mais après ce qu'elle venait de me débiter, je n'allais pas lui faire de beaux compliments.
Ayant l'impression que les esprits s'étaient calmés, je laissa échappé un sourire au coin
-Donc on se connait de New York ! Je savais que je t'avais déjà vu, et sache que depuis New York j'ai bien changé !- Enfin, ça c'est la version officielle que je débite, en réalité je me devais de changer car ma situation avait changée. Impossible de vivre avec le même train de vie sans le compte en banque de mon père. Et de toute façon, je ne suis pas sûr que je puisse dépenser autant d'argent dans mes soirées en vivant dans une telle ville...

**Invité** Invité

Demain est un, autre jour

Lorelei sentit une main agripper son bras, elle se retourna pour voir que c'était le jeune homme qui lui tenait. Il lui dit de se calmer et d'attendre, puis il lui demanda ce qu'il lui avait fait. Il poursuivit en lui disant que s'il l'avait offensé ça ne datait certainement pas d'aujourd'hui, alors qu'au lieu de se mettre en colère contre lui, il voulait qu'elle s'explique.

Une des serveuses vit l'altercation, elle s'approcha et était prête à réagir. David en voyant la serveuse, leva les yeux au ciel et en poussant un soupir, il lui relâcha doucement le bras. Cependant, il ne la quitta pas des yeux. Lorelei le vit déposer de l'argent sur la table, elle soupira et se réinstalla à la table.

David lui dit qu'il voulait juste savoir quel était son problème et qu'il tenait juste à lui dire que si il avait voulu la draguer, il s'y aurait pris autrement. Lorelei se mit à rougir et détourna le regard, elle se sentit soudainement stupide. La jeune femme ne c'était jamais sentie belle ou même désirable alors, quand le jeune homme ajouta qu'il ne la trouvait de toute façon pas à son goût, elle en eut les larmes aux yeux.

Elle ne savait pas vraiment pourquoi, vu que le jeune homme ne l'intéressait même pas. Cependant, ça lui faisait mal, elle se souvenait de son ami à l'université qui lui avait dit à quel point, il l'a trouvé jolie et séduisante et enfin de compte ce n'était que pour rendre la fille qu'il aimait jalouse. Elle passa alors machinalement la main sur la table en la suivant du regard.

Le jeune homme poursuivit en lui disant qu'apparemment ils se connaissaient de New-York et qu'il savait qu'ils s'étaient déjà rencontrés. Il ajouta que depuis qu'il avait quitté New-York, il avait bien changé.

- Quand on s'est vu à New-York, c'était dans un peu le McLarren's et tu as voulu draguer une de mes amies, seulement celle-ci t'as répondu qu'elle avait un petit ami. Tu n'as pas voulu l'écouter, elle t'avait pourtant averti que celui-ci allait arriver d'un instant à l'autre, mais tu t'es assis à notre table. Le petit ami de mon amie est arrivé et vous vous êtes battus dans le pub et on a été renvoyé… C'est… C'était mon endroit préféré à New-York et pendant 2 ans, je n'ai pas pu y retourner, lui dit-elle alors que des larmes commençait à couler le long de ses joues.

**David Hawkins**

Dès que Lorelei avait finis de parler, tout me revint en mémoire. Je me souvenais vaguement de cette soirée. À vrai dire, je me souvenais plus de la bagarre, que de la fille en question pour laquelle la bagarre était survenue. Je ne fréquentais que rarement le McLarren's pub, j'avais du y aller trois ou quatre fois maximum avant le fameux litige. Je n'y aie plus remis les pieds après, le patron avait été clair et de toute façon il y avait assez d'endroits simpa à New York pour ne plus retourner là bas.
Quoiqu'il en soit je n'aurais jamais pu penser que ça aurait pu affecter quelqu'un comme ça. Elle semblait encore, non pas sous le choque, mais quelque peu émotive en reparlant de "l'affaire". Ce fut lorsque je vis des larmes perler les joues de la brune que je me rendis compte à quel point elle était sensible.
- Tu pleures ! À cause d'une histoire qui s'est déroulée il y a deux ans ?-
Si Lorelei pleurait parce qu'elle s'était fait interdire l'entrée d'un bar il y a deux ans, je n'imagine même pas la réaction de la jeune femme le jour où son petit ami la larguera. Au premier abord je trouva ça franchement ridicule, puis je me sentis comme coupable. Pourtant il n'y avait pas de raisons, l'affaire s'était déroulée il y a plus de deux ans, je n'avais pas commencé cette bagarre, ça je m'en souviens bien. C'était le gorille qui servait de copain à l'amie de Lorelei qui avait tout commencé. Enfin, on ne va pas remettre sur le tapis une histoire aussi puérile et stupide. Je suppose que tout le monde avait un peu trop bu ce soir là. Ou peut-être juste le gorille et moi, m'enfin...
- Tu...tu veux que je fasse quelque chose pour toi ? - Ca devenait complètement ridicule, je me sentais coupable et j'avais l'impression de devoir me racheter. Mais franchement, je ne pense pas que l'unique problème de cette jeune femme soit survenu lorsque l'on s'est vu à New York quelques années auparavant.
-Tu sais, je réagis souvent comme un imbécile, mais je suis loins d'être stupide. Et si tu veux me faire croire que je suis la source de tes malheurs, parce qu'il y a deux ans un gorille s'est jeté sur moi et a déclenché une bagarre dans ton pub préféré, je ne le croirais pas. Mais si ce genre d'évènements te mets dans de tels états c'est qu'il doit y avoir quelque chose de bien pire plus profondément. Ca ne me regarde pas, je sais...Et c'est clair que tu ne m'apprécies pas. Mais un conseil, parles-en autour de toi ! Ca t'évitera de fondre en larmes devant des personnes aussi détestables que moi.- J'avais totalement abandonné mon ton arrogant, pour adopter une voix plus douce, bien que je ne pu m'empêcher d'ajouter une petite note ironique dans ma dernière phrase.

**Invité** Invité

Lorelei essuya ses larmes, elle ne savait pas vraiment pourquoi elle pleurait, bien sûr que cette histoire l'avait touchée vu qu'elle avait cru qu'elle avait des amis au McLarren's. Que le barman ainsi que les serveuses l'aimaient bien, mais elle c'était rendue compte que ce n'était pas le cas, et puis le groupe d'amis avec qui elle était ce soir-là, c'étaient eux aussi éloigné d'elle.

Elle n'écoutait presque plus le jeune homme qui lui parlait. Lorelei ne savait pas ce qu'elle devait lui répondre. Tous ses souvenirs remontaient peu à peu dans sa mémoire. Les éclats de rire entre filles, les chamailleries entre les garçons et les filles. La jeune femme avait bien aimé passer du temps avec eux, toutes fois ça n'avaient pas été réciproque. Elle n'avait plus eux de nouvelles d'eux du jour au lendemain, bien sûr, elle non plus n'en avait pas donné.

Lorelei avait décidé de tourner la page sur cette partie de son passé, malheureusement revoir le jeune homme avait tout fait remonter à la surface et c'est pour ça qu'elle était en train d'essuyer ses larmes.

- Parler autour de moi, hein ?, lui dit-elle en répétant ce qu'il venait tout juste de lui dire, comment veux-tu que j'en parle autour de moi ? Je viens d'arriver dans cette ville où, je ne connais personne et où personne ne me connait, alors, parler autour de moi ça me semble difficile, lui dit-elle en le regardant.

Elle soupira puis reprit la parole :

- Je suis désolée et tu as raison, ça ne vient pas de toi uniquement, c'est juste qu'en te voyant, j'ai…, ça m'a fait repenser au passé, lui dit-elle en le fixant.

**David Hawkins**

Je n'ai jamais été vraiment doué lorsqu'il fallait jouer les psy. Enfin, en général c'était plutôt les autres qui essayaient de me faire sortir les vers du nez afin de trouver d'où venaient mes problèmes. D'ailleurs, il faut croire qu'ils n'ont jamais réussi puisque je me retrouve ici, seul, avec une famille qui ne veut plus entendre parler de moi pour l'instant.
Quoiqu'il en soit, la brune était au final attachante. Etrange, mais attachante. Lorsque l'on rencontre des personnes fragiles comme ça, c'est tellement facile de les briser, qu'au final on en a pas envie. Ca serait pitoyable comme réaction. Il n'est pas faux que j'ai souvent agis comme un salaud, mais je n'avais pas à 100% le controle de moi-même. Enfin c'est ce que je tente de me faire croire. Mais c'est décidé, je ne peux pas changer complètement, mais je peux parfois penser à autre chose que moi. et il me semble que c'est le moment opportun pour commencer.

- Tu sais quoi on recommence tout à zéro !- Je tendis ma main à la jeune femme pour la saluer
- Salut, moi c'est David, je suis un petit con de Newyorkais, j'aime faire la fête et surtout moi voiler la face. Au fond quand on boit trois bières à quinze heures de l'après -midi c'est jamais très bon, non ! Je crois que j'ai offensé un grand nombre de personnes, de nombreuses fois. Je ne me suis jamais senti coupable parce que je n'ai jamais pris le temps de réfléchir à mes actes. Jusqu'au jour où j'ai vu une jolie brune qui me connaissait vaguement et qui a pleuré en repensant à la première fois qu'elle m'avait vu. Et toi c'est ?-

On se croirait à la réunion des alcooliques anonymes, m'enfin je suis sûr que ça ne peut pas faire de mal de vider son sac de temps à autres.
Elle ne connait personne ici et moi non plus. La seule chose qui m'intrigue c'est qu'elle pourrait parfaitement vider son sac à une amie ou de la famille qui n'est pas ici. Tout le monde à une famille, mais tout le monde sait aussi que c'est souvent très conflictuel. La famille nous permet d'avoir nos premiers amis, mais aussi nos premiers ennemis. Les seuls qu'on ne pourra jamais fuir...
En repensant à ça, je me souviens de mon grand frère. On était fusionnels, toujours ensemble, jamais de litiges, jusqu'au déménagement à New York... Je me suis toujours dis que c'était lui qui avait changé. Il était devenu moralisateur, ennuyant, impossible de passer une journée sans se prendre la tête. Au fond je crois juste qu'il avait grandit et moi pas encore...

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